• Il y avait une fois un vieux bonhomme et une vieille bonne femme, qui vivaient tout seuls dans une vieille petite maison. Ils n'avaient point d'enfants. Aussi, un jour, la vieille femme prit du sucre, du miel, de la farine de seigle et du beurre, et elle fit un petit homme de pain d'épices; elle lui mit une veste en chocolat, avec des boutons de raisins secs, et des souliers de sucre vert; ses yeux étaient deux grains de cassis et sa bouche une cerise confite; elle lui planta sur la tête un bonnet d'écorce d'oranges. Quand le petit homme de pain d'épices fut fini, elle le mit sur une plaque et l'enfonça dans le four du poêle. Puis elle se frotta les mains, en disant: "A présent, j'aurai un petit garçon à moi toute seule!"

    Quand elle pensa que le petit homme était assez cuit, elle ouvrit le four et tira la plaque dehors. Mais voilà le petit homme de pain d'épices qui saute par terre et se sauve à toutes jambes hors de la maison, dans la rue! Le bonhomme et la bonne femme se mirent à courir après lui, mais il allait comme le vent, en criant: "Courez, courez plus vite! Vous ne pourrez pas m'attraper, je suis le prince Pain d'épices! " Et ils ne purent pas l'attraper.

    Le petit Pain d'épices courait toujours. Il arriva près d'une vache qui passait le long du chemin. "Arrête-toi, petit Pain d'épices" dit la vache. "Je voudrais te goûter." Le petit Pain d'épices se mit à rire, en disant: "Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme; et de chez le vieux bonhomme; et je peux me sauver loin de toi, bien sûr!" Et comme la vache lui courait après, il se sauva à toutes jambes, en criant: "Courez, courez plus vite! Vous ne pourrez pas m'attraper, je suis le prince Pain d'épices." Et la vache ne put pas l'attraper.

    Pain d'épices courait toujours, et il arriva près d'un cheval qui broutait une haie. "Arrêtetoi, petit Pain d'épices" dit le cheval; "Tu as l'air très bon à manger." Mais Pain d'épices rit tout haut. "Oho! oho!" dit-il. "Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme; et de chez le vieux bonhomme; et loin de la vache; et je peux courir loin de toi, oui, vraiment!" Et comme le cheval galopait après lui, il se sauva à toutes jambes en criant: "Courez, courez plus vite! Vous ne pourrez pas m'attraper, je suis le prince Pain d'épices!" Et le cheval ne put pas l'attraper.

    Bientôt, il arriva près d'une grange pleine de batteurs de blé. Quand les batteurs virent le petit homme de pain d'épices, ils essayèrent de le prendre, et lui dirent: "Ne cours pas si vite, petit Pain d'épices, reste avec nous. Tu as l'air si bon à manger!" Mais Pain d'épices courait toujours, en leur criant "Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme; et de chez le vieux bonhomme; et loin d'une vache; et loin d'un cheval; et je peux me sauver loin de vous, oui, vraiment!" Et quand il fut un peu loin des batteurs, il se retourna et leur cria "Courez, courez plus vite! Vous ne pourrez pas m'attraper; je suis le prince Pain d'épices!" Et les batteurs ne purent pas l'attraper.

    Le petit Pain d'épices courait plus vite que jamais. Il passa devant un pré plein de faucheurs. Quand les faucheurs le virent, ils se mirent à courir après lui, en disant: "Attends un peu, attends un peu, petit Pain d'épices! Nous voudrions bien te manger!" Mais le petit Pain d'épices riait toujours et courait comme le vent. "Oho! Oho!" dit-il. "Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme; et de chez le vieux bonhomme; et loin d'une vache; et loin d'un cheval; et loin d'une grange pleine de batteurs; et je peux courir loin de vous, oui, vraiment!" Et quand il fut assez loin des faucheurs, il se retourna et leur cria: "Courez, courez plus vite! Vous ne pourrez pas m'attraper, je suis le prince Pain d'épices!" Et les faucheurs ne purent pas l'attraper.

    Le petit Pain d'épices était devenu si vaniteux qu'il pensait que personne ne pourrait l'attraper. Bientôt, il vit un renard qui trottait à travers champs. Le renard le vit aussi et commença à lui courir après. Mais Pain d'épices lui cria"Vous ne pourrez pas m'attraper!" Le renard fit de grands bonds, mais petit Pain d'épices en fit encore de plus grands, et il criait: "Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme; et de chez le vieux bonhomme; et loin d'une vache; et d'un cheval; et d'une grange pleine de batteurs; et d'un pré plein de faucheurs; et je peux courir loin de vous, oui, vraiment! Courez, courez plus vite! Vous ne pourrez pas m'attraper, je suis le petit prince Pain d'épices!" "Oh!" dit le renard, "vous n'avez pas besoin de vous essouffler comme ça; je n'ai pas envie de vous manger. Si vous voulez, allons de compagnie." Le petit Pain d'épices ralentit un peu sa course, et bientôt ils arrivèrent près d'une rivière.

    "A présent, comment vais-je passer de l'autre côté?" dit Pain d'épices. "C'est bien facile", dit le renard, "Sautez sur ma queue, je vous porterai." Pain d'épices sauta sur la queue du renard et la tint bien fort, pendant que le renard commençait à nager. Quand il fut un peu éloigné du bord, il dit: "Petit Pain d'épices, tu es trop lourd pour ma queue. Monte sur mon dos, ou tu seras mouillé." Pain d'épices sauta sur son dos. Un peu plus loin, le renard dit: "Je crains que l'eau ne te mouille. Saute sur mon cou." Pain d'épices sauta sur son cou. Au milieu de la rivière, le renard dit encore: "Oh! Petit Pain d'épices, l'eau me vient jusqu'aux épaules; saute sur mon nez, ou tu seras mouillé." Et Pain d'épices sauta sur son nez.

    Dès que le renard eut touché l'autre bord, il lança Pain d'épices en l'air et ouvrit la gueule... SNAP ! "Misère de moi !" cria Pain d'épices, "je vais être mangé !" Le renard recommença: SNAP ! "Je suis à moitié mangé !" cria Pain d'épices. Une minute après, il dit: "Bonté du ciel ! Je suis aux trois quarts mangé !" Après cela, le petit prince Pain d'épices ne dit plus rien du tout, parce qu'il était tout mangé!

    N'aurait-il pas mieux fait de rester avec la vieille femme?


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  • Voici le conte favoris de ma fille, toutjours tiré du livre "Comment raconter des histoires a nos enfants".

    Il y avait une fois une gentille petite fille qu'on appelait Elsa. Le père et la mère d'Elsa avaient beaucoup travaillé, et ils étaient très riches. Mais ils aimaient si follement Elsa qu'ils ne voulaient rien lui laisser faire du tout. Elle ne savait pas balayer une chambre, ni coudre une robe, ni faire la cuisine ; elle ne savait que rire et chanter tout au long du jour. Mais elle était si jolie et si douce que tout le monde la chérissait. Elle épousa un jeune homme qui l'aimait, et s'en alla vivre avec lui, loin de ses bons parents.

    Alors commencèrent des temps bien durs pour la pauvre Elsa. Il y avait des quantités de choses a faire dans la maison, et elle ne savait pas comment s'y prendre. Quand elle essayait de faire quelque chose, ç'allait tout de travers, et elle était fatiguée avant même d'avoir commencé ! La servante venait et disait : "Comment faut-il faire cela ? madame, et comment faut-il arranger ceci ?" et Elsa était obligée de dire : "Je ne sais pas." Alors la servante répondait : " Je ne sais pas non plus moi.", et , parce qu'elle voyait sa maitresse rester tout le jour sans rien faire, elle ne voulait rien faire non plus.

    Le mari d'Elsa n'était pas content du tout ; il n'avait rien de bon a manger, le dîner n'était jamais prêt à l'heure, et la maison était tout en désordre. A la fin un jour, il perdi patience, et s'en alla tout en colère, en disant : "Ce n'est pas étonnant que la maison soit mal tenue, quand vous restez toute la journée les bras croisés ! Vous ne savez rien faire de vos dix doigts !"

    Quand il fut parti, la pauvre Elsa pleura amèrement, parce qu'elle aimait son mari et aurait voulu le voir content, et parce qu'elle était ennuyée d'avoir une maison si malpropre.

    - Oh ! Je voudrais avoir dix bonnes petites fées pour faire l'ouvrage ! Alors, j'aurais un ménage bien tenu !

    Comme elle disait cela, un grand vieillard maigre  parut devant elle ; il était enveloppé d'un long manteau qui le cachait de la tête aux pieds, et il dit à Elsa :

    - Qu'est-ce qui vous fait pleurer, mon enfant ?

    - Oh ! je pleure parce que je ne sais pas tenir ma maison, dit Elsa. Je ne sais pas faire le pain, ni les gâteaux ; je ne sais pas balayer ; je ne sais pas coudre , quand j'étais petite, on ne m'a jamais appris à travailler, et, maintenant, je ne sais rien faire comme il faut ! Oh ! je voudrais avoir dix petites fées pour m'aider !

    - Vous les aurez, ma chère, dit le vieillard. Il secoua son grand manteau gris. Paf !... dix toutes petites fées sautèrent à terre

    - Elles seront vos servantes, Elsa, dit le vieillard ; elles sont habiles et fidèles, et elles feront tout ce dont vous avez besoin. Mais les gens pourraient s'étonner de voir ces petites créatures dans la maison, aussi je vais les cacher. Donnez-moi vos mains, ces petites mains qui ne sont bonnes à rien.

    Elsa tendit ses jolies petites mains blanches.

    - Maintenant, écartez vos doigts, ces petits doigts inutiles.

    Elsa écarta ses jolis petits doigts roses. Le vieillard toucha chacun des petits doigts, a mesure qu'il les touchait, il appelait : "Main droite : Pouce, Index, Médius, Annulaire, Auriculaire ! " et à chaque fois qu'il touchait et nommait un doigts, une des petites fées inclinait la tête.

    Il reprit : "Main gauche : Pouce, Index, Médius, Annulaire, Auriculaire ! " et les cinq petites fées restantes inclinairent la tête.

    - Hop ! cachez-vous ! dis le vieillard. Hpo ! Hop ! Les petites fées sautèrent sur les genous d'Elsa, puis sur ses mains, et ouste !... elles se cachèrent toutes dans ses jolis doigts roses, une fée pour chaque doigt !... Et le vieillard disparut.

    Elsa restait assise a regarder ses mains, bien étonnée, vous pensez !

    Mais, bientôt, les petits doigts commencèrent à remuer. Les petites fées n'étaient pas habituées à rester tranquilles, et elles avaient peur de s'ennuyer. Elsa se leva et elle s'approcha de la huche, et voila les petites fées qui mesurent la farine, pèsent le sucre, les oeufs et le beurre, pétrissent la pâte et la mettent au four plus vite que vous ne pouvez croire, et quand le gâteau fut cuit, il était excellent ! Puis les petites fées prirent le balai et le plumeau, et en un clin d'oeil, la maison fut propre. Ainsi de suite toute la journée. Elsa allait d'un endroit à un autre, et les petites fées faisaient tout le travail.

    Quand la servante vit que sa maitresse travaillait si bien, elle se mit à travailler aussi, et bientôt le ménage fut si bien et si vite fait qu'Elsa eut de nouveau du loisir pour rire et pour chanter.

    Il n'y eut plus de pleurs ni de gronderies dans la maison. Le mari d'Elsa était si fier de sa femme qu'il disait a tous ses amis :

    - Ma grand'mère était très bonne ménagère et ma mère était aussi excellente ménagère, mais ma femme les surpasse toutes les deux ! Elle n'a qu'une servante, mais, a voir comme le travail se fait, vous pourriez croire qu'elle a autant de servantes que de doigts !

    Quand Elsa entendait cela, elle se mettait à rire, mais elle ne parla jamais des petites fées à personne !


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  • Quand la lune se leva, ils se mirent en route. Mais de miettes, point. Les mille oiseaux des champs et des bois les avaient mangées. Les deux enfants marchèrent toute la nuit et le jour suivant, sans trouver à sortir de la forêt. Ils mouraient de faim, n'ayant à se mettre sous la dent que quelques baies sauvages. Ils étaient si fatigués que leurs jambes ne voulaient plus les porter. Ils se couchèrent au pied d'un arbre et s'endormirent.
    Trois jours s'étaient déjà passés depuis qu'ils avaient quitté la maison paternelle. Ils continuaient à marcher, s'enfonçant toujours plus avant dans la forêt. Si personne n'allait venir à leur aide, ils ne tarderaient pas à mourir. À midi, ils virent un joli oiseau sur une branche, blanc comme neige. Il chantait si bien que les enfants s'arrêtèrent pour l'écouter. Quand il eut fini, il déploya ses ailes et vola devant eux. Ils le suivirent jusqu'à une petite maison sur le toit de laquelle le bel oiseau blanc se percha. Quand ils s'en furent approchés tout près, ils virent qu'elle était faite de pain et recouverte de gâteaux. Les fenêtres étaient en sucre. - Nous allons nous mettre au travail, dit Hansel, et faire un repas béni de Dieu. Je mangerai un morceau du toit ; ça a l'air d'être bon !
    Hansel grimpa sur le toit et en arracha un petit morceau pour goûter. Grethel se mit à lécher les carreaux. On entendit alors une voix suave qui venait de la chambre

    - Langue, langue lèche !
    Qui donc ma maison lèche ?

     Les enfants répondirent

     - C'est le vent, c'est le vent.
    Ce céleste enfant.

     Et ils continuèrent à manger sans se laisser détourner de leur tâche. Hansel, qui trouvait le toit fort bon, en fit tomber un gros morceau par terre et Grethel découpa une vitre entière, s'assit sur le sol et se mit à manger. La porte, tout à coup, s'ouvrit et une femme, vieille comme les pierres, s'appuyant sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Grethel eurent si peur qu'ils laissèrent tomber tout ce qu'ils tenaient dans leurs mains. La vieille secoua la tête et dit :
    - Eh ! chers enfants, qui vous a conduits ici ? Entrez, venez chez moi ! Il ne vous sera fait aucun mal.
    Elle les prit tous deux par la main et les fit entrer dans la maisonnette. Elle leur servit un bon repas, du lait et des beignets avec du sucre, des pommes et des noix. Elle prépara ensuite deux petits lits. Hansel et Grethel s'y couchèrent. Ils se croyaient au Paradis.
    Mais l'amitié de la vieille n'était qu'apparente. En réalité, c'était une méchante sorcière à l'affût des enfants. Elle n'avait construit la maison de pain que pour les attirer. Quand elle en prenait un, elle le tuait, le faisait cuire et le mangeait. Pour elle, c'était alors jour de fête. La sorcière avait les yeux rouges et elle ne voyait pas très clair. Mais elle avait un instinct très sûr, comme les bêtes, et sentait venir de loin les êtres humains. Quand Hansel et Grethel s'étaient approchés de sa demeure, elle avait ri méchamment et dit d'une voix mielleuse :
    - Ceux-là, je les tiens ! Il ne faudra pas qu'ils m'échappent !
    À l'aube, avant que les enfants ne se soient éveillés, elle se leva. Quand elle les vit qui reposaient si gentiment, avec leurs bonnes joues toutes roses, elle murmura :
    - Quel bon repas je vais faire !
    Elle attrapa Hansel de sa main rêche, le conduisit dans une petite étable et l'y enferma au verrou. Il eut beau crier, cela ne lui servit à rien. La sorcière s'approcha ensuite de Grethel, la secoua pour la réveiller et s'écria :
    - Debout, paresseuse ! Va chercher de l'eau et prépare quelque chose de bon à manger pour ton frère. Il est enfermé à l'étable et il faut qu'il engraisse. Quand il sera à point, je le mangerai.
    Grethel se mit à pleurer, mais cela ne lui servit à rien. Elle fut obligée de faire ce que lui demandait l'ogresse. On prépara pour le pauvre Hansel les plats les plus délicats. Grethel, elle, n'eut droit qu'à des carapaces de crabes. Tous les matins, la vieille se glissait jusqu'à l'écurie et disait :
    - Hansel, tends tes doigts, que je voie si tu es déjà assez gras.
    Mais Hansel tendait un petit os et la sorcière, qui avait de mauvais yeux, ne s'en rendait pas compte. Elle croyait que c'était vraiment le doigt de Hansel et s'étonnait qu'il n'engraissât point. Quand quatre semaines furent passées, et que l'enfant était toujours aussi maigre, elle perdit patience et décida de ne pas attendre plus longtemps.
    - Holà ! Grethel, cria-t-elle, dépêche-toi d'apporter de l'eau. Que Hansel soit gras ou maigre, c'est demain que je le tuerai et le mangerai.
    Ah, comme elle pleurait, la pauvre petite, en charriant ses seaux d'eau, comme les larmes coulaient le long de ses joues !
    - Dieu bon, aide-nous donc ! s'écria-t-elle. Si seulement les bêtes de la forêt nous avaient dévorés ! Au moins serions-nous morts ensemble !
    - Cesse de te lamenter ! dit la vieille ; ça ne te servira à rien !
    De bon matin, Grethel fut chargée de remplir la grande marmite d'eau et d'allumer le feu.
    - Nous allons d'abord faire la pâte, dit la sorcière. J'ai déjà fait chauffer le four et préparé ce qu'il faut. Elle poussa la pauvre Grethel vers le four, d'où sortaient de grandes flammes.
    - Faufile-toi dedans ! ordonna-t-elle, et vois s'il est assez chaud pour la cuisson. Elle avait l'intention de fermer le four quand la petite y serait pour la faire rôtir. Elle voulait la manger, elle aussi. Mais Grethel devina son projet et dit :
    - Je ne sais comment faire , comment entre-t-on dans ce four ?
    - Petite oie, dit la sorcière, l'ouverture est assez grande, vois, je pourrais y entrer moi-même.
    Et elle y passa la tête. Alors Grethel la poussa vivement dans le four, claqua la porte et mit le verrou. La sorcière se mit à hurler épouvantablement. Mais Grethel s'en alla et cette épouvantable sorcière n'eut plus qu'à rôtir.
    Grethel, elle, courut aussi vite qu'elle le pouvait chez Hansel. Elle ouvrit la petite étable et dit :
    - Hansel, nous sommes libres ! La vieille sorcière est morte !
    Hansel bondit hors de sa prison, aussi rapide qu'un oiseau dont on vient d'ouvrir la cage. Comme ils étaient heureux ! Comme ils se prirent par le cou, dansèrent et s'embrassèrent ! N'ayant plus rien à craindre, ils pénétrèrent dans la maison de la sorcière. Dans tous les coins, il y avait des caisses pleines de perles et de diamants.
    - C'est encore mieux que mes petits cailloux ! dit Hansel en remplissant ses poches.
    Et Grethel ajouta
    - Moi aussi, je veux en rapporter à la maison !
    Et elle en mit tant qu'elle put dans son tablier.
    - Maintenant, il nous faut partir, dit Hansel, si nous voulons fuir cette forêt ensorcelée.
    Au bout de quelques heures, ils arrivèrent sur les bords d'une grande rivière.
    - Nous ne pourrons pas la traverser, dit Hansel, je ne vois ni passerelle ni pont.
    - On n'y voit aucune barque non plus, dit Grethel. Mais voici un canard blanc. Si Je lui demande, il nous aidera à traverser.
    Elle cria :

    - Petit canard, petit canard,
    Nous sommes Hansel et Grethel.
    Il n'y a ni barque, ni gué, ni pont,
    Fais-nous passer avant qu'il ne soit tard.

    Le petit canard s'approcha et Hansel se mit à califourchon sur son dos. Il demanda à sa soeur de prendre place à côté de lui.
    - Non, répondit-elle, ce serait trop lourd pour le canard. Nous traverserons l'un après l'autre.
    La bonne petite bête les mena ainsi à bon port. Quand ils eurent donc passé l'eau sans dommage, ils s'aperçurent au bout de quelque temps que la forêt leur devenait de plus en plus familière. Finalement, ils virent au loin la maison de leur père. Ils se mirent à courir, se ruèrent dans la chambre de leurs parents et sautèrent au cou de leur père. L'homme n'avait plus eu une seule minute de bonheur depuis qu'il avait abandonné ses enfants dans la forêt. Sa femme était morte. Grethel secoua son tablier et les perles et les diamants roulèrent à travers la chambre. Hansel en sortit d'autres de ses poches, par poignées. C'en était fini des soucis. Ils vécurent heureux tous ensemble.

     

     

     

     

     


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  • A l'orée d'une grande forêt vivaient un pauvre bûcheron, sa femme et ses deux enfants. Le garçon s'appelait Hansel et la fille Grethel. La famille ne mangeait guère. Une année que la famine régnait dans le pays et que le pain lui-même vint à manquer, le bûcheron ruminait des idées noires, une nuit, dans son lit et remâchait ses soucis. Il dit à sa femme
    - Qu'allons-nous devenir ? Comment nourrir nos pauvres enfants, quand nous n'avons plus rien pour nous-mêmes ?
    - Eh bien, mon homme, dit la femme, sais-tu ce que nous allons faire ? Dès l'aube, nous conduirons les enfants au plus profond de la forêt nous leur allumerons un feu et leur donnerons à chacun un petit morceau de pain. Puis nous irons à notre travail et les laisserons seuls. Ils ne retrouveront plus leur chemin et nous en serons débarrassés.
    - Non, femme, dit le bûcheron. je ne ferai pas cela ! Comment pourrais-je me résoudre à laisser nos enfants tout seuls dans la forêt ! Les bêtes sauvages ne tarderaient pas à les dévorer.
    - Oh ! fou, rétorqua-t-elle, tu préfères donc que nous mourions de faim tous les quatre ? Alors, il ne te reste qu'à raboter les planches de nos cercueils.
    Elle n'eut de cesse qu'il n'acceptât ce qu'elle proposait.
    - Mais j'ai quand même pitié de ces pauvres enfants, dit le bûcheron.
    Les deux petits n'avaient pas pu s'endormir tant ils avaient faim. Ils avaient entendu ce que la marâtre disait à leur père. Grethel pleura des larmes amères et dit à son frère :
    - C'en est fait de nous
    - Du calme, Grethel, dit Hansel. Ne t'en fais pas ; Je trouverai un moyen de nous en tirer.
    Quand les parents furent endormis, il se leva, enfila ses habits, ouvrit la chatière et se glissa dehors. La lune brillait dans le ciel et les graviers blancs, devant la maison, étincelaient comme des diamants. Hansel se pencha et en mit dans ses poches autant qu'il put. Puis il rentra dans la maison et dit à Grethel :
    - Aie confiance, chère petite soeur, et dors tranquille. Dieu ne nous abandonnera pas.
    Et lui-même se recoucha.
    Quand vint le jour, avant même que le soleil ne se levât, la femme réveilla les deux enfants :
    - Debout, paresseux ! Nous allons aller dans la forêt pour y chercher du bois. Elle leur donna un morceau de pain à chacun et dit :
    - Voici pour le repas de midi ; ne mangez pas tout avant, car vous n'aurez rien d'autre.
    Comme les poches de Hansel étaient pleines de cailloux, Grethel mit le pain dans son tablier. Puis, ils se mirent tous en route pour la forêt. Au bout de quelque temps, Hansel s'arrêta et regarda en direction de la maison. Et sans cesse, il répétait ce geste. Le père dit :
    - Que regardes-tu, Hansel, et pourquoi restes-tu toujours en arrière ? Fais attention à toi et n'oublie pas de marcher !
    - Ah ! père dit Hansel, Je regarde mon petit chat blanc qui est perché là-haut sur le toit et je lui dis au revoir.
    La femme dit :
    - Fou que tu es ! ce n'est pas le chaton, c'est un reflet de soleil sur la cheminée. Hansel, en réalité, n'avait pas vu le chat. Mais, à chaque arrêt, il prenait un caillou blanc dans sa poche et le jetait sur le chemin.
    Quand ils furent arrivés au milieu de la forêt, le père dit :
    - Maintenant, les enfants, ramassez du bois ! je vais allumer un feu pour que vous n'ayez pas froid.
    Hansel et Grethel amassèrent des brindilles au sommet d'une petite colline. Quand on y eut mit le feu et qu'il eut bien pris, la femme dit :
    - Couchez-vous auprès de lui, les enfants, et reposez-vous. Nous allons abattre du bois. Quand nous aurons fini, nous reviendrons vous chercher.
    Hansel et Grethel s'assirent auprès du feu et quand vint l'heure du déjeuner, ils mangèrent leur morceau de pain. Ils entendaient retentir des coups de hache et pensaient que leur père était tout proche. Mais ce n'était pas la hache. C'était une branche que le bûcheron avait attachée à un arbre mort et que le vent faisait battre de-ci, de-là. Comme ils étaient assis là depuis des heures, les yeux finirent par leur tomber de fatigue et ils s'endormirent. Quand ils se réveillèrent, il faisait nuit noire. Grethel se mit à pleurer et dit :
    - Comment ferons-nous pour sortir de la forêt ?
    Hansel la consola
    - Attends encore un peu, dit-il, jusqu'à ce que la lune soit levée. Alors, nous retrouverons notre chemin.
    Quand la pleine lune brilla dans le ciel, il prit sa soeur par la main et suivit les petits cailloux blancs. Ils étincelaient comme des écus frais battus et indiquaient le chemin. Les enfants marchèrent toute la nuit et, quand le jour se leva, ils atteignirent la maison paternelle. Ils frappèrent à la porte. Lorsque la femme eut ouvert et quand elle vit que c'étaient Hansel et Grethel, elle dit :
    - Méchants enfants ! pourquoi avez-vous dormi si longtemps dans la forêt ? Nous pensions que vous ne reviendriez jamais.
    Leur père, lui, se réjouit, car il avait le coeur lourd de les avoir laissés seuls dans la forêt.
    Peu de temps après, la misère régna de plus belle et les enfants entendirent ce que la marâtre disait, pendant la nuit, à son mari :
    - Il ne nous reste plus rien à manger, une demi-miche seulement, et après, finie la chanson ! Il faut nous débarrasser des enfants ; nous les conduirons encore plus profond dans la forêt pour qu'ils ne puissent plus retrouver leur chemin ; il n'y a rien d'autre à faire.
    Le père avait bien du chagrin. Il songeait - « Il vaudrait mieux partager la dernière bouchée avec les enfants. » Mais la femme ne voulut n'en entendre. Elle le gourmanda et lui fit mille reproches. Qui a dit « A » doit dire « B. »Comme il avait accepté une première fois, il dut consentir derechef.
    Les enfants n'étaient pas encore endormis. Ils avaient tout entendu. Quand les parents furent plongés dans le sommeil, Hansel se leva avec l'intention d'aller ramasser des cailloux comme la fois précédente. Mais la marâtre avait verrouillé la porte et le garçon ne put sortir. Il consola cependant sa petite soeur :
    - Ne pleure pas, Grethel, dors tranquille ; le bon Dieu nous aidera.
    Tôt le matin, la marâtre fit lever les enfants. Elle leur donna un morceau de pain, plus petit encore que l'autre fois. Sur la route de la forêt, Hansel l'émietta dans sa poche ; il s'arrêtait souvent pour en jeter un peu sur le sol.
    - Hansel, qu'as-tu à t'arrêter et à regarder autour de toi ? dit le père. Va ton chemin !
    - Je regarde ma petite colombe, sur le toit, pour lui dire au revoir ! répondit Hansel.
    - Fou ! dit la femme. Ce n'est pas la colombe, c'est le soleil qui se joue sur la cheminée.
    Hansel, cependant, continuait à semer des miettes de pain le long du chemin.
    La marâtre conduisit les enfants au fin fond de la forêt, plus loin qu'ils n'étaient jamais allés. On y refit un grand feu et la femme dit :
    - Restez là, les enfants. Quand vous serez fatigués, vous pourrez dormir un peu nous allons couper du bois et, ce soir, quand nous aurons fini, nous viendrons vous chercher.
    À midi, Grethel partagea son pain avec Hansel qui avait éparpillé le sien le long du chemin. Puis ils dormirent et la soirée passa sans que personne ne revînt auprès d'eux. Ils s'éveillèrent au milieu de la nuit, et Hansel consola sa petite soeur, disant :
    - Attends que la lune se lève, Grethel, nous verrons les miettes de pain que j'ai jetées ; elles nous montreront le chemin de la maison.

     


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  • Il y a longtemps, habitaient de petits moutons argentés dans le ciel ! St-Pierre les avaient adoptés pour passer le temps ! Il les surnommaient flow ou flo ! Cela voulait dire "enfants" car ceux-ci n'arrêtaient pas de courir et de jouer partout.

    Ils étaient très doux mais aussi très capricieux. Parfois, ils allaient courir dans le ciel. Mais de petites étoiles restaient accrochées à leur laine. Un jour, Dieu décida d'emmener le froid au monde !

    Mais les petits moutons, très capricieux et nécessitant un petit confort chaud et douillet, se mirent à courir dans tous sens sur les nuages ! Si vite que les étoiles se décollèrent de leur laine et tombèrent du ciel !

    Dieu était très ravi et donna à ces petites étoiles blanches, le nom de flocon (mélange de flow et de moutons). C'est depuis ce jour qu'on peut apercevoir des petits flocons tomber du ciel !!!

     

     

     


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